Si l’apport de la télématique embarquée sur la consommation de carburant n’est plus à prouver auprès des gestionnaires de parc, le potentiel sécuritaire de ces outils révèle des perspectives particulièrement intéressantes. Avec à la clé des comportements bien plus responsables, mais également une sinistralité et des coûts d’assurance en recul.
A croire les professionnels de la télématique dans le Royaume, l’intérêt pour les solutions embarquées à bord du véhicule va grandissant auprès des entreprises dépositaires d’un parc de véhicules.
«Si ces outils sont utilisés en premier lieu pour réduire les coûts d’utilisation de la flotte, ils ont aussi une carte à jouer en matière de sécurité des collaborateurs et de protection des véhicules», nous laisse entendre cet opérateur spécialisé dans le domaine. Car on le sait, au chapitre prévention, le rôle du conducteur est déterminant. Son comportement au volant compte autant que l’état de son véhicule ou la qualité de l’infrastructure routière.
«Nous estimons qu’environ 50 % du coût d’un véhicule provient de la façon dont il est utilisé au quotidien», renchérit notre interlocuteur.
Car outre l’aspect consommation de carburant et durabilité du matériel, deux facteurs qui dépendent de la façon dont le véhicule est utilisé, c’est aussi le volet sinistralité qui impacte le plus la facture. Car les accidents entraînent une baisse de la productivité, une hausse des frais de remise en état des véhicules et une augmentation des tarifs d’assurance.
Effet psychologique
Si de plus en plus de constructeurs mettent en avant leurs propres solutions, les spécialistes de la télématique restent les principaux fournisseurs des flottes et devraient garder la main à l’avenir sur ce marché avec des solutions sur mesure.
Grâce à la géolocalisation et à la remontée d’informations qu’elle génère en temps réel, les gestionnaires de parc disposent d’un meilleur suivi des conducteurs.
«La pose d’un boîtier installé sur les véhicules permet d’analyser et d’évaluer avec précision le style de conduite», nous explique notre interlocuteur. Et de poursuivre : «le responsable de flotte peut ainsi détecter les comportements à risques et engager des actions correctives auprès des collaborateurs au rang desquelles des formations à l’éco-conduite et à la prévention des risques».
A bien y regarder, la télématique peut réguler le comportement routier de tout un chacun, ne serait-ce que par l’effet psychologique qu’elle peut générer.
«Vous savez, plusieurs études en attestent, la majorité des conducteurs sont moins vigilants avec leur voiture de fonction qu’avec leur voiture personnelle», conclut notre interlocuteur, spécialiste en télématique.
Aussi, les boîtiers disposent d’une application de maintenance qui veille au bon fonctionnement du véhicule. A l’image d’un ordinateur de bord, ils détectent toutes sortes d’anomalies et envoient au conducteur une série d’alertes liées à la pression des pneus, au niveau d’huile moteur, à la température d’eau, à l’usure des plaquettes. Et le système peut également lui rappeler les échéances de révision.
La sinistralité en ligne de mire
En optant pour la télématique embarquée, les entreprises se donnent les moyens de mener une véritable politique de sécurité à long terme.
«Avec ce système, nous pourrons identifier et sensibiliser les conducteurs les plus énergivores», nous explique ce gestionnaire de flotte.
La majorité des sinistres découlent de petits accrochages ou de manœuvres imprudentes ou mal effectuées, le problème étant que cela finit par coûter relativement cher, car les véhicules ne sont pas toujours assurés tous risques, et cela se reporte de toute façon sur la police d’assurance.
Optimisation des déplacements, sécurité routière, suivi technique ou éco-conduite, les données télématiques peuvent manifestement contribuer à faciliter le travail du responsable de parc. Elles permettent aussi d’automatiser le suivi des véhicules comme des conducteurs et d’améliorer grandement le fonctionnement de la flotte.